Le Secrétariat OGD – un point central pour les données ouvertes

Maik Roth dirige le Secrétariat OGD à l’OFS depuis le 1er avril. Quel bilan tire-t-il de ses premiers mois à la tête de ce service, quels en sont les défis, comment voit-il l’avenir? Il se livre dans une interview animée par sa passion pour les données ouvertes.

Maik, vous êtes depuis le 1er avril chef du Secrétariat OGD, mais depuis plusieurs années à l’OFS, avec une longue carrière de statisticien, n’est-ce pas?
En effet, la statistique est le fil rouge de mon cursus. Après des études à l’Université de Neuchâtel (UNINE) en gestion d’entreprise et une année à la Fachhochschule de Trier en Allemagne, je suis revenu faire un master à l’UNINE où j’étais assistant en démographie. J’ai ensuite travaillé neuf ans à l’OBSAN en tant que chef de projet scientifique, puis comme responsable du domaine «Coût, financement, concurrence», avant d’être engagé en tant qu’économiste à la statistique financière à l’Administration fédérale des finances; ce qui m’a permis de me familiariser avec le suisse-allemand et la culture alémanique. Cinq ans plus tard, j’étais engagé à la section DEM où j’ai mené l’Enquête sur la langue, la religion et la culture 2019. Me voici aujourd’hui dans un nouveau défi au Secrétariat OGD. Ce nouveau poste est en quelque sorte une suite logique de mon parcours!

Comment se sont passés ces premiers mois au Secrétariat OGD?
Je suis bien occupé et sollicité de toutes parts, ce qui est tout à fait normal dans un nouveau poste, d’autant plus qu’il n’y a pas eu de transition entre mon prédécesseur et moi. Heureusement, Petra Keller (ndlr: cheffe du STAB) et l’équipe du Secrétariat ont assuré la continuité et m’ont soutenu dans mes nouvelles tâches. Mon entrée en fonction correspond également au retour au bureau après les longs mois de télétravail. C’est un nouveau départ pour tout le monde: nous reprenons certains travaux inévitablement en suspens, rencontrons nos nombreux partenaires en présentiel (et non plus par Skype), et mettons en place notre équipe.

Votre équipe, justement, est-elle au complet à présent?
Avec son entrée en fonction début juillet, Maïlys Perrenoud est la dernière arrivée. Elle reprend les tâches de communication assurées jusqu’ici par Maria Joseph, notre stagiaire jusqu’à la fin de l’année. Pascal Hurni et Michèle Spichtig sont spécialistes en données et gèrent notamment la plateforme opendata.swiss sur le plan technique et apportent leur soutien aux fournisseurs et utilisateurs de données. À terme, nous engagerons également quelqu’un du domaine informatique pour assurer la migration de la plateforme. Le Secrétariat OGD s’agrandit!

© Cornelia Neubacher / OFS
Pascal Hurni, Michèle Spichtig, Maik Roth, Maria Joseph et Maïlys Perrenoud forment le Secrétariat OGD depuis le 1er juillet.

Quel est le rôle du Secrétariat OGD et en quoi vous anime-t-il?
Nous mettons en œuvre la Stratégie sur les données publiques ouvertes 2019-2023 qui instaure le principe d’ouverture par défaut (ndlr: voir encadré). Tout ce qui est publié par la Confédération doit aussi être disponible en données publiques ouvertes: rapidement, lisible par machine, dans un format ouvert et gratuitement.

Notre plateforme opendata.swiss permet à nos partenaires la mise à disposition de leurs données. Techniquement, seules des métadonnées y sont stockées, les jeux de données en soi étant hébergés sur les sites de ces partenaires (il en est d’ailleurs de même pour les données de l’OFS qui sont sur le site www.statistique.ch!). Nous les soutenons dans cette publication — dont de nombreux aspects s’exécutent par processus automatisés — et en accompagnons la communication.

La plateforme opendata.swiss est également un point de rencontre avec le site européen dataeuropa.eu puisque nos données y sont reliées.

Enfin — et c’est probablement ce qui m’anime le plus en tant que convaincu de leur utilité! – nous promouvons la mise à disposition des données ouvertes et l’échange entre utilisateurs et fournisseurs de données publiques ouvertes. Cette transparence digitale et la collaboration qui s’ensuit encouragent la participation et l’innovation dans tous les domaines de la société.

Qui sont ces partenaires?
Les administrations productrices de données statistiques, au niveau fédéral, cantonal et communal. Les entreprises privées qui publient des statistiques à caractère public (La Poste, les CFF, Swisscom…). Les milieux de la recherche, les universités.
Mais pas seulement: le domaine OGD, c’est une grande communauté, formée à la fois de passionnés de données ouvertes, qui les font vivre en les mettant à disposition (ndlr: fournisseurs de données), et d’utilisateurs qui apportent de l’innovation en les réutilisant à des fins diverses.

Cette communauté s’étend au niveau international: le mouvement a commencé avec la déclaration de Tallinn (voir encadré) et même avant, sous l’ère Obama, avec la promotion des données ouvertes et l’augmentation de la transparence dans l’administration. La communauté OGD est une communauté dynamique, engagée, collaborative et très connectée, notamment sur les réseaux sociaux.

La «Tallinn Declaration on eGovernment» de 2017 sert de base commune pour poursuivre la numérisation de l’administration, tant au niveau national qu’international. Il s’agit notamment de proposer des prestations administratives autant que possible en ligne et de les rendre accessibles à tous.

Les nombreux événements organisés visent à réunir ces différents partenaires?
Oui, nous — au sein de la communauté — proposons différentes formes de rencontres: Un Forum Open Data est organisé une fois par année par l’association opendata.ch qui est un partenaire national.

Les rencontres D-A-CH-LI (réunions de l’Allemagne D, l’Autriche A, la Suisse CH et du Liechtenstern LI) ont lieu une fois par an; la dernière en date a eu lieu à Berne et Neuchâtel en juin, après deux ans de rencontres virtuelles.

Les Open Data Beer sont des échanges informels ouverts à tous les fournisseurs et utilisateurs. Ils sont organisés par la communauté trois à quatre fois par an.

A cela s’ajoutent les tables rondes sur des sujets spécifiques (l’année passée sur l’égalité entre femmes et hommes) et des formations, comme celle que nous avons donnée au début de l’année (cf. l’article paru en avril dans Infos).

La stratégie se terminera en 2023 — et après?
Il y a encore des tâches à réaliser dans le cadre de la stratégie actuelle.
Nous préparons toutefois en parallèle la suite au sein d’ateliers rassembleurs d’idées et dans le cadre d’une enquête auprès de la Confédération, des cantons, des communes et du public intéressé par le domaine OGD. Ce sondage a pour but de mieux cerner les besoins des fournisseurs et utilisateurs de données, afin d’optimiser la collaboration et l’échange.

Comment voyez-vous l’avenir?
La mise à disposition des données ouvertes et le principe «once only» prennent de l’ampleur: il y aura des synergies possibles avec le projet SIS, l’interopérabilité et la gestion nationale des données NaDB.
Je souhaite assurer à long terme cette mise à disposition, promouvoir la culture des données ouvertes et leur plus-value pour tous.
Et puis, je me réjouis que notre nouvelle équipe se mette en place et trouve son rythme de croisière pour relever les prochains défis qui nous attendent.

La mise en œuvre de la stratégie Open Government Data (OGD) relève du DFI et sa partie opérationnelle incombe notamment à l’Office fédéral de la statistique (OFS), auquel est rattaché le secrétariat OGD. Celui-ci coordonne les activités, centralisées et décentralisées, destinées à appliquer la stratégie et apporte son appui tant aux fournisseurs qu’aux utilisateurs de données. Complément d’information sur les activités de l’Open Government Data (Intranet).

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